mardi 30 septembre 2008

VII MONGOLIE II



J86-102

5-21 SEPTEMBRE

Nous quittons le lac pour continuer notre petit tour en Mongolie centrale (on a définitivement abandonné l'idée d' aller dans l' Altaï, ne parlons même pas du désert de Gobi, et nous cantonnons à un plus petit détour qui nous ramènerait à Jargalant dans la vallée magique...). On fait 40 km et on se pose dans un joli coin près d'une rivière où on reste quatre jours, dont deux de pluie, un de vent, et du gel le matin! On reprend la route, et on se rend compte qu' on est du mauvais côté de la rivière!!! infranchissable... le fourgon est beaucoup trop bas... Aille aille obligés de faire demi-tour! Nous repassons donc à Moron et décidons de reprendre la même route qu'à l'aller... Enfin c'est dur (impossible?) de reprendre exactement la même piste!











































































aster alpinus


baaaaa baaaaa

















gling gling crin crin





miam miam le yak!






Nous passons un moment au croisement de plusieurs vallées, magnifique lieu avec une belle énergie près d'un petit temple isolé. Nous y rencontrons une joyeuse famille plus que sympathique.


Lorsqu'on veut repartir, direct on s'embourbe dans un minuscule ruisseau, la terre est grasse, impossible de ressortir! Alors un cavalier vient nous voir et nous propose de nous sortir avec sa jeep, moyennant participation au benzin, donc argent... On a pas le choix: il nous demande 10000 Tugruk (ce qui est beaucoup étant donné qu'il habite à quelques mètres, mais bon...) Après nous avoir offert quelques (délicieux!) fromages en présent, il nous sort, mais on se rembourbe devant ses yeux à 100m. Là il monte vite fait dans sa jeep et s'en va se garer à côté d'une maison, à environ 300m, nous laissant bouche bée...
On le rappelle, il prend son temps, revient, nous ressort, et nous demande 5000 de plus! Heu faut pas exagérer quand même, on dit non, et là s'installe un rapport de force. Rejoint par quelques autres, il s'assoit devant le fourgon répétant "benzin, benzin!" Nous on s'assoit aussi, décidant d'attendre... On verra si on peut les avoir à l'usure... Puis ils font mine de repousser le fourgon dans le ruisseau, nous on hausse les épaules. Ils vont jusqu'à prendre les clés sur le contact et partir avec! On est un peu dégoutés mais on reste zen et on se fait à manger. Un peu offensés tout de même, nous rendons les fromages au père de famille resté non-loin. Le vieil homme est pour le moins surpris (on se doute que rendre un présent est une offense, mais vu le forcing que nous subissons, nous le faisons en pleine conscience...) et il repart à cheval vers la maison où se trouve le détenteur de nos clés. Ce dernier revient d'un air coupable, et nous rend les clés. Un petit verre de cognac signera notre pardon et nous nous quittons en paix.




Nous prenons la direction de Shine-Ider, nous heurtons une pierre, et perçons le filtre à huile! Nous remettons l'ancien. Nous ne trouvons pas Shine-Ider. Plus tard dans une montée une grosse pierre saillante nous fait obstacle et nous empêche de prendre l'élan nécessaire... Elle est incontournable alors nous voilà tous les deux à creuser autour avec deux tourne-vis!!! C'est carrément un rocher mais nous en venons à bout!!! Le lendemain nous tentons de rejoindre Jargalant en longeant la rivière pour éviter la route pierreuse de montagne que nous avions pris à l'aller. Mais nous nous trompons en lisant la carte et nous retrouvons perdus dans les pistes forestières loin de toute âme humaine. MERDE! Demi-tour quasi impossible, pas assez de gasoil. Devant: rien. Nous prenons d'anciennes traces et tombons sur une habitation (habitée!) perdue au milieu de nulle part. Les habitants nous reçoivent étonnés, mais pas besoin de leur expliquer qu'on est perdus... Ils prennent bien soin de nous, nous offrent le thé, le dîner, et un petit déjeuner bien copieux et délicieux. La nuit sera très très froide et c'est sous un début de neige qu'ils nous diront au revoir au petit matin, peu rassurés pour nous...




miam miam les poissons que nous pêche yohan!!!


La route est mauvaise pour notre fourgon, il y a plusieurs rivières, et la conduite est dure et fatiguante. Nous prenons un "autostoppeur" et ses deux enfants; et 20 m plus loin nous devons traverser encore une rivière. Elle nous paraît bien profonde cette fois mais l'homme nous dit "OK OK" et bêtement nous y allons... et nous y restons... Le moteur se coupe en plein milieu... C'était bel et bien trop profond!!! Là on est bien... Ils appellent une jeep pour nous sortir de là mais le fourgon ne redémarre plus. Le démarreur est grillé. Nous tentons de le tirer mais il ne veut même plus tousser. Dans la confusion, pendant qu'on tente de réparer, avec du monde partout autour, et à l'intérieur du fourgon, touchant à tout, comme d'hab, une lampe et de l'argent disparaissent (on s'en rendra compte plus tard...) Ils nous laissent là, coincés... Il y a très peu de passage mais dans notre malheur on a de la chance: deux gros camions passent et il y a un mécano à bord, qui passera deux heures sur le fourgon et fera tout pour qu'il reparte... Nous on n'y croit plus, mais après avoir toussé pas mal d'eau, le fourgon repart!!! Wow! Le gars ne nous demande rien et est ému lorsque nous lui donnons quelques affaires à nous en cadeau!!! Chouette on repart!






Et BLAM! Direct nous reprenons une pierre plus ou moins inévitable et là... malheur... le carter d'huile est percé... Franchement pour être zen après tout ça faut en vouloir. Alors pas le choix, nous démontons le carter pour le réparer avec du mastic (une journée).

Le lendemain quand on veut repartir, le fourgon démarre pas (côte pas assez longue) alors nous attendons quelques heures que quelqu'un nous tire puis c'est parti, mais très vite nous avons un problème que nous connaissons bien: le filtre à gasoil... Yohan est exténué par le fourgon, entre la conduite et la mécanique... Ce n'est plus un plaisir pour lui.
Nous atteignons Jargalant où nous réitérons l'expérience du magasin, en espérant vendre aussi le fourgon!!! Les gens font baisser le prix, mais c'est juste pour s'amuser, et aucune proposition n'aboutit.
Obligés de reprendre la route avec le fourgon... Nous nous arrétons au milieu de nulle part sur une fausse pente et ne pouvons pas redémarrer. Nous devons attendre quelques heures au bord de la route. Parce-que nous refusons de le payer, le premier véhicule qui passe refuse de nous tracter (juste pour redémarrer!!!) et nous laisse ahuris... Humpf... Dégoûtés... Mais dans les minutes qui suivent deux véhicules débarquent et nous voyons surgir caméras, micros... C'est la télévision taïwannaise! Nous voilà interviewés dans notre misère, tous sales, mais amusés et contents parce-que nous allons pouvoir repartir! Mais 3 km plus loin...
3 km plus loin, donc... PLAHM! (choc!) en pleine montée... et les vitesses passent plus... Et là on comprend que c'est la fin... Silent bloc du moteur cassé, cardan explosé... Alors on prépare nos sacs... Mais quand même, laisser le fourgon là au milieu de nulle part, c'est le pire scénario que nous avions pû imaginer pour lui... Nous n'avons donc pas l'esprit tranquille quand nous décidons de quitter les lieux... Mais nous devons avouer que nous nous sentons soulagés d'un poids (Yohan est carrément heureux!), et nous ouvrons le champagne à la fin de cette aventure avec lui, lui à qui nous sommes éternellement reconnaissants de nous avoir permis de vivre cette expérience privilégiée... (lara: snif?)



Nous attendons 25 heures la première voiture qui passe dans le bon sens. Les deux jeunes (de Ulaan baatar) nous demandent 30000 tugruk (18 €, non-négociables) pour 60 km, on a pas vraiment le choix alors on y va...
Ils nous déposent au lac Terhiyn Tsagaan Nuur chez Soma (que nous connaissons déjà). Nous sommes bien accueillis et passons notre première nuit en ger. Nous proposont à Soma et son frère un troc: ils remorquent le fourgon à Tariat, et en échange, ils le gardent! Ni une ni deux ils s'y précipitent, grands sourires sur leurs visages...








petite dégustation de marmotte...


Le lendemain nous souhaitons aller au village voir de nos yeux le fourgon avant de repartir vers la capitale. Quand nous arrivons ils sont en pleine mécanique, le fourgon est pas loin d' être réparé! (un petit pincement au coeur mais on est contents pour le fourgon...)
On nous dépose à la route d' Ulaan Baatar. Les adieux ne sont vraiment pas chaleureux (nous savons que le merci n'est pas de coutûme ici, mais nous sommes perturbés par l'absence d'un geste, d' une poignée de main amicale, ou d'un regard complice...) Nous attendons quatre heures, à batailler des prix exhorbitants avec les taxis (l'un nous demande 60 € chacun pour quatre heures de route, soit 10 fois le tarif normal... Ici hors saison les prix gonflent parce qu'il y a moins de véhicules donc moins de concurrence...) Mon moral commence à sérieusement baisser... Et d'un coup, qu'est-ce que nous voyons surgir juste en face? Le fourgon!!! Ils vont bien passer nous voir? Non... Il disparait au coin de la rue!!! Là nous nous sentons carrément négligés, on galère et ils ne viennent pas nous aider, alors qu'on leur a offert un cadeau qui, surtout ici, a une très grande valeur... Jusqu'ici nous étions habités par un sentiment d'incompréhension, mais là on commence à se sentir carrément inexistants... Avec un gros ras-le-bol dans le ventre, on décide d'aller les voir et de leur faire part de nos sentiments, ce que Yohan fera par l'intermédiaire téléphonique d'une personne parlant l'anglais.
Là ils commencent à nous considérer, et vont jusqu'à nous payer une partie du trajet jusqu'à Ulaan Baatar et nous négocier un prix mongol... Les adieux seront cette fois un réel échange humain, il nous aura fallu hausser le ton pour obtenir un peu de reconnaissance...


Le retour en 4x4 sera long mais sympathique, ponctué de maintes expériences: le conducteur est bourré le premier soir (et nous fait profiter), son copilote vomit à chaque arrêt, on s'arrête dans une ger pour récupérer la viande d'un gros mouton qui sera dépecé devant nos yeux, dans une autre pour dormir... et la conduite, nocturne, est sportive...



J 103-109

22-28 SEPTEMBRE

Une semaine à Ulaan Baatar dans la guest house de Oyuna, familiale et très sympathique. Une semaine administrative (visa chinois - facile) et culinaire (un peu de diversité après un mois de produits laitiers et de mouton!) et quelques chouettes rencontres... Puis nous prenons le train pour la Chine!!!
Pour conclure ce blog brièvement: on a vécu une super expérience, on a beaucoup de chance!!! On est super heureux, nos aventures continuent!!! Le blog, lui, s'arrête pour l'instant...






8 commentaires:

mamalie a dit…

vous avez été courageux
belle expérience
grosses bises à tout les deux

la malie

Anonyme a dit…

waaaaaaaaaaooooooooooooooooouuuh...
quels aventures.. c'est tout simplement terriblement courageux..
lara t'en a dans la culotte!!! bravo a tout les deux vous m'avez bien fait réver. je vous souhaite une route bordé de joie.. bon voyage .. le blog va me manquer.. des bisous tout pleins.. a bientot les jolis crevards..

Anonyme a dit…

terrriiiibllllleeeeeeeee!!!!!!!!!

Carine a dit…

Bravo Larinette et Yohan !

Ben moi j'ai bien serré les fesses en lisant ces dernières aventures...

Il me tarde d'avoir de vos nouvelles, je vous embrasse très très fort !

La soeurette

ps: maintenant, à vous de suivre nos aventures, notre 1er 'post' monténégrin est en ligne...

Cecile a dit…

Quoi ??? Le blog s'arrete alors que les longues soirées d'hiver se profilent a l'horizon ?!
Mais c'est pas gentil ça ! Bon ben longue vie mongole au camion et j'espere qu'on aura vos aventures chinoises aussi a un moment ou a un autre !
Gros bisous des Baldets !

Cécile

Cecile a dit…

Carine comment peut on aller voir le 1er post Montenegrien ??? Car par le bias de votre profil c'est innaccessible ! Snif !

syletmarje a dit…

coucou, ca nous a fait bien plaisir vos commentaires, memes railleurs, vous etes les seuls et uniques a en faire pour le moment. a Bordeaux tous des blaireaux ! bonne route a bientot par blog interpose.

Cecile a dit…

Carte postale pour Zoé est bien arrivée ... Un peu plus d'un mois ... Merci et Bisous !

Cécile & Co