Recapitulons: Bordeaux - Odessa= 3700 km; Odessa - Astana= 4100 km
...gigantesque kazakhstan...
J30-32
Deux longs jours de conduite pour Yohan. Les grandes routes sont excellentes, mais dès qu'on les quitte, que ce soit en ville ou sur les petites routes, il n'y a aucune signalisation et on doit s'arreter à chaque intersection pour demander. D'ailleurs, les gens sont supers, ils nous dessinent des plans sur du papier ou par terre, ce qui ne nous empêche pas de nous reperdre!!!
Les postes de contrôle de police sont nombreux mais personne ne nous arrête! ouf! et le diesel est carrément moins cher..
Nous nous arretons à Volgograd (ancienne Stalingrad) et après un petit tour au marché nous visitons brièvement le mémorial à la seconde guerre mondiale. La statue, qui fait 60 m de haut, est vraiment impressionnante. Devant les effigies soviétiques Yohan pense à Branco. Nous lui dédicaçons tout spécialement ces photos. Nous en profitons pour nous connecter sur internet, avec les interfaces en cyrillique on est super efficaces... C'est ironique biensûr on galère grave...
Le soir nous sommes obligés de dormir à l'hotel pour avoir le tampon obligatoire qui fait que nos visas sont enregistrés et donc en règle auprès des autorités russes... Ca nous coûte 48 euros pour deux mais nous évite probablement une grosse amende et quelques désagréments.
On va au marché aux poissons pour goûter les poissons séchés (une des spécialités de la région) avec une bière pour Yohan, et du Kras pour moi. On achète tout ce qu'il faut pour le repas du soir. On visite Astrakhan et on grignote un peu toute la journée. On se refuse rien c'est un grand jour! Shaworma, galettes, myrtilles dans un yaourt, glaces...
Puis on quitte la ville pour se trouver un joli coin près de l'eau sur la route du Kazakhstan, où on va fêter l'évènement avec un excellent repas. En apéritif, bière russe et poisson séché (encore! enfin pour moi c'est vraiment trop salé...) puis... CAVIAR!!! avec du BEURRE! et du pain complet délicieux! Le tout accompagné d'un moëlleux de 1982 (qui a le mérite d'être arrivé jusqu'ici!) HUMMMMMMMMMMMMMMMM...
Puis vient une grande découverte comparable à celle du caviar: une grosse darne de poisson fumé dont la chair a gardé la finesse du poisson cru tout en étant bien fondante... Miam! Nous avons même des pâtisseries pour le dessert! On se fait bien plaisir quoi!
La soirée est très agréable avec pour pimenter un peu le tout un petit contrôle de police parce-que nous buvons dehors (comme tout le monde ici... sauf que nous, on est trop près de la buvette...). La première impression que nous donne la police, assez sèche, s'évapore très vite et ils souhaitent bon anniversaire en russe à Yohan. Content!
J34
MARDI 15 JUILLET
Aujourd'hui nous nous débarrassons de la galerie du fourgon, en raison de l'usure des fixations qui n'ont pas supporté les 5000 km parcourus... Elle menace de tomber avec son chargement, et le danger que celà représente est trop grand... (merci à Lulu, R.I.P, elle nous a bien rendu service). Une petite réorganisation s'impose et nous parvenons à (presque) tout rentrer dans le fourgon.
Pour terminer en beauté notre passage en Russie (nous avons beaucoup aimé) notre passage à la frontière se fait en moins d'une heure!
Faisons un petit bilan policier: contrairement à nos craintes (nous avons lu sur internet que certains touristes se faisaient arrêter jusqu'à 80 fois par semaine!!! qu'il fallait rendre des comptes en permanance sur ses déplacements et séjours, avec pour preuve le tampon de l'hotel, enfin bref...), seulement 3 contrôles routiers sur 1000 km! et de surcroît avec courtoisie et gentillesse (+ petits clins d'oeil pour moi!!!)
Nous nous arrêtons pour dormir au bord de la mer Caspienne (avec un milliard de moustiques!)
J35-36
Nous mangeons 600 km, dont 300 de piste en seconde/troisième (aille aille aille notre monture morfle: le pot se casse, je plante le fourgon dans la seule flaque du désert, nous éclatons un pneu, l'intérieur est tapissé de poussière...) mais quelle expérience de traverser les steppes de l'Oural! Immensité, couleurs, beaucoup d'animaux (chevaux, chameaux, vaches, chèvres, brebis, et une grande diversité d'oiseaux... + un mystérieux mammifère...) chaleur, sècheresse, vent...
A la recherche de diesel dans un village (ici les gens roulent à l'essence), nous faisons toutes les stations et on nous répond "non" de façon assez sèche, méfiante même ("non non non allez voir là-bas"). On comprend pas trop, à part le mot "police"... bizarre... pour un pays figurant parmi les 5 premières ressources mondiales en pétrole... [plus tard on comprendra qu'ils en ont mais ne veulent pas nous le vendre car il s'agit de fioul... et ils n'ont pas le droit. Dans les villes nous trouverons du diesel, plus cher, mais bon...]
Nous parvenons tout de même à négocier du fioul à un prix intéressant auprès d'ouvriers qui siphonnent un engin du chantier où ils travaillent. Après un petit repas kazhak (et une bonne bière!) nous prenons une douche au chantier. Ils nous persuadent de rester dormir car les steppes sont dangereuses la nuit... Il y aurait des bandits... On l'a déja fait deux fois alors on prend un peu avec légèreté.
J37
Après un petit tchaï avec les ouvriers, nous repartons pour Aktobe... Eternel problème de filtre à gasoil que nous finissons encore par changer complètement.
Le soir nous décidons de nous arreter dans... le VILLAGE... (au milieu de nulle part...). Nous prenons de l'eau à la fontaine dans une grande rue et comme souvent ici les villageois nous regardent avec curiosité... Sur certains visages nous lisons quelque-chose qui ressemble à de la peur... Les enfants s'en vont en courant quand on leur parle (pour revenir ensuite progressivement). On se sent bien étrangers, tels une frite au milieu d'une pizza (!!!). Petit à petit les gens viennent nous voir de près, regardent dans le fourgon, nous posent des questions...
On nous dit que le fourgon ne doit pas rester dans la rue et on nous propose donc de le rentrer dans une cour (chez un des villageois). Nous ne savons pas trop, nous refusons deux invitations, mais biensûr, en bons crevards que nous sommes, devant leur insistance, nous nous retrouvons chez un kazak passablement éméché qui nous demande de payer à boire à lui et son ami. Nous refusons gentiment tandis qu'il bataille pendant 3/4 d' heure et finit par nous mettre dehors, confirmant ainsi l'intention derrière cette invitation.
Nous ne demandons pas notre reste, seulement il fait noir, nous ne pouvons pas dormir dans la rue, ni au bord de la route, et rouler de nuit parmi les nids de poule et les ornières est fortement déconseillé.
Alors que nous déguerpissons (enfin en seconde, vu l'état de la route!), nous sommes suivis par 5 ou 6 ombres, apparemment des enfants... Nous nous arretons, ils se cachent! Nous repartons, ils re-surgissent! Puis une voiture que nous soupçonnons être celle d'un villageois peu aimable et ami de notre "hôte" nous suit sur 1 km de piste vers la sortie du village. Nous sommes peu rassurés d'autant plus que notre monture ne veut plus avancer (toujours ce bon vieux farceur de filtre à gasoil). Arrivés sur la nationale, nous prenons deux directions différentes. Ouf!
Mais 500 m plus loin, dans la nuit noire, se dessinent sur la route les ombres d'une petite dizaine de personnes avec leurs voitures, feux éteints... Une des personnes nous fait signe de nous arrêter... Pas question!!! Seulement le fourgon est à la limite du calage et nous savons que nous ne pourrons pas aller bien loin...
Par miracle s'illumine dans la pénombre la seule station à une centaine de kilomètres à la ronde, que nous atteignons péniblement. Nous balbutions "problem machina" et nous sommes accueillis gentiment par le jeune pompiste.
De là, nous pouvons observer l'attroupement sur la route ainsi que les mouvements de véhicules divers et des scénarios plus abracadabrants les uns que les autres se déversent de nos bouches... "C'est une rave" dit Yohan. "On est au kazakhstan" dit Lara. Allez les steppes nous tournent la tête, assez d'émotions pour aujourd'hui, au lit!
J38
Journée pompette à gasoil... No comment...
J39-42
En quatre jours nous parcourons 800 km de route et de piste. Cherchant à se caler près du lac Korgaljin, dans une réserve naturelle nous demandons notre chemin à un jeune kazak qui nous propose de monter avec nous. Il nous fait prendre des "raccourcis" à travers d'immenses champs de blé à perte de vue, seulement il a plu sur les pistes de terre, et s'en suit un cross-fourgon géré par Yohan, qui s'amuse bien, même si nous sommes souvent à la limite de le planter. D'ailleurs on y a droit une fois, et ça se produit miraculeusement à quelques centaines de mètres d'engins agricoles. Un tracteur nous sort de là...
Parmi les soirées nous retiendrons celle passée avec deux joyeux routiers russes (cognac-vodka, sans excès), et le lendemain matin Yohan nous pêchera quelques petits poissons!
J43
Nous visitons Astana, la nouvelle capitale, qui contraste au milieu des steppes avec son architecture aux influences "islamiques, soviétiques, occidentales, et futuristico-loufoques".